Avant, on avait le choix. Congé parental long jusqu’aux 3 ans du petit dernier (pas pour un 1er enfant) ou bien un « joli » Colca (complément optionnelde libre choix d'activité) cad un congé parental court de 12 mois mais mieux indemnisé.
Pour info : montant mensuel de 611,5€ si on reçoit déjà l’allocation de base de la Paje (contre 374,17 €) pour un congé long ou d’un montant de 789,54 si l’on ne reçoit pas déjà cette fameuse alloc de base (552,11 € pour le congé long).
Un congé parental qui est avant tout une chance pour les femmes de pouvoir s’arrêter de travailler un temps au profit de leur progéniture. Oui mais…
Raccourcir le congé parental pour un retour à l’emploi ?
Nicolas Sarkozy annonce aujourd’hui sa volonté de réformer ce fameux congé pour inciter les femmes à reprendre une carrière professionnelle plus rapidement. Volonté réelle de faciliter ce retour à l’emploi des femmes ou..besoin de faire des économies.. ?
Il faut malheureusement reconnaître que, au bout de un ou plusieurs congé(s) parental, une femme a beaucoup plus de mal à être reconnue professionnellement que si sa carrière ne connaît pas d’interruption majeure. La faute à qui.. ? la société actuelle qui considère qu’une femme au foyer n’est plus bonne à rien, voire une feignasse !!( j’ai souvent vu ce terme dans les commentaires de blogs)..incapables de tenir compte de la réalité du marché du travail, savent-elles même se servir d’un ordinateur.. ?…bah oui tiens, on devient neuneus et hors service, coupées que nous sommes de la vie réelle.. ! la vie réelle ? est-ce seulement la vie active professionnellement ?
Bref, considérées comme « out of service », il n’en demeure pas moins que le reprise d’une vie active intéressante est assez difficile et que nombre de femmes se tournent soit vers une activité individuelle soit renoncent à un job leur correspondant faute de mieux.
Or, eurêka, voici la solution : nous servir un congé plus court pour ne plus perdre la main… Un congé qui s’appuie sur des propositions du fameux rapport Tabarot, avançant notamment la nécessité d’offrir des formations aux femmes désireuses de se remettre à niveau dans le métier ou de se reconvertir.
Très bien. ! Car on attendait cette mesure depuis longtemps et cette proposition comblerait un manque évident pour se repositionner sur le marché de l’emploi. Mais pourquoi attendre de raccourcir le congé parental pour proposer cette formule ? on pourrait aussi bien conserver l’actuelle formule (le choix de la durée du congé car chacune pour convenances personnelles peut avoir des raisons de reprendre rapidement une activité ou pas) et bénéficier de la formation à la fin du congé.
Reste à savoir, enfin,qui paiera cette formation (l’ex employeur ou un organisme extérieur ?) et dans quels domaines elle interviendra.
Le Congé parental « forcé »..
Selon Nicolas Sarkozy, les femmes en congé parental le subissent pour beaucoup par manque de modes de garde
"L'arrêt de travail ne peut plus être le mode de garde des jeunes enfants auquel on doit se résigner, a-t-il déclaré. L'intérêt de ces femmes, celui de leurs enfants comme celui de notre société, c'est de mettre en place les conditions de leur retour à l'emploi."
Là encore, Sarkozy soulève une évidence, car tout le monde sait que sans travail, pas de place en crèche et, quand l’on veut reprendre le chemin du boulot, il faut trouver une organisation fissa souvent en prenant une nounou à domicile par manque de structures d’accueil pour les très jeunes enfants.
Le Président nous promet certes la création de 200 000 places d’ici..à 2012 mais c’est un chiffre bien inférieur aux besoins réels puisque 2,4 millions de bambins ont moins de 3 ans !
De plus, il revient déjà sur le droit opposable qui promettait d’obtenir une compensation financière pour alléger les frais d’une nounou lorsque la mairie est incapable de vous donner une place en crèche .Un revirement qui en dit long sur la difficulté des organismes publics de fournir un service de qualité et de quantité pour la garde de nos bambins. Vive les crèches privées et les crèches d’entreprises .. ! car il est vrai que sans modes de garde, pas de boulot. Trouver une nounou reste fastidieux et cher et n’incite pas toujours une femme à retravailler si presque tout son salaire (et qui plus est si celui-ci est relativement bas comme souvent lorsque les femmes reprennent une activité professionnelle après un congé parental) passe dans la rémunération d’une garde à domicile.
Enfin, faisons évoluer les mentalités des patrons en les incitant à faire confiance à une maman éloignée quelque temps du marché du travail mais dont l’expérience antérieure, et une mâturité certaine (sens des priorités, maîtrise d’une certaine logistique, capacité à traiter mille choses à la fois..) sont à prendre en compte.
Prendre un congé parental et conserver le choix de la durée, avec un droit à la formation et des solutions pour les modes de garde beaucoup plus incitatifs ..là oui ! la France est l’un des pays dont le taux de fécondité est le plus haut en Europe, adoptons les moyens d’en tirer profit sans contraindre éternellement les femmes à choisir entre le pire et le moins bien…